Témoignage : la reconversion lorsque l’on devient parent

Teletravail avec un enfant
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Témoignage : la reconversion lorsque l’on devient parent

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Il est, dans la vie, des évènements majeurs qui poussent à l’introspection, à la remise en cause personnelle. Devenir parent en est un, et non des moindres. Au registre des grands chamboulements que cela peut provoquer, on compte parfois le désir de reconversion professionnelle.

Non pas qu’il faille changer de métier à tout prix, mais la parentalité peut conduire à la recherche d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle : un besoin de disposer de plus de temps, d’un environnement plus sain, la recherche d’une activité plus éthique et porteuse de sens … 

La reconversion n’est alors pas une fin en soi, mais l’une des conséquences inévitables d’un processus global de remise à plat de sa vie.

Pour illustrer le propos, laissez nous vous raconter l’histoire de Jérémy et Laurène, jeune couple de trentenaires qui a opéré un virage à 360° à l’arrivée de leur premier enfant …


Du temps de l’insouciance parisienne

Jérémy et Laurène, c’est un peu l’archétype du jeune couple parisien que rien ne saurait éloigner de la capitale. Leurs études achevées, ils ont chacun trouvé un job en CDI, en plein Paris : informaticien avec un salaire confortable pour lui, et UX designer pour elle. Deux jolies carrières bien tracées.

Adolescents ils ont connu la banlieue et le RER… Eux, c’est promis, ils resteront Parisiens, coûte que coûte ! Ils engloutissent leurs quelques économies et s’endettent sur 30 ans pour acquérir leur premier « chez-eux ». Ce luxe infini prend la forme d’un minuscule appartement à rénover, au sixième étage d’un immeuble situé sur les bords du Canal Saint Martin, quartier branché s’il en est !

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Vélib’, boulot, restos, dodos… De concerts, en séances de yoga, en passant par les after-works du jeudi soir, leur vie de jeunes urbains « biens dans leurs baskets » s’écoule paisiblement. Puis, arrive, à l’été 2019 ; la nouvelle qui va bouleverser leur train-train quotidien :  ils seront bientôt trois.

À celui des doutes…

L’euphorie de l’heureuse nouvelle laisse la place à une suite d’interrogations : comment accueillir le bébé dans cet appartement de 25 m2, au sixième étage sans ascenseur ? Comment imaginer le faire grandir dans cette jungle urbaine, bruyante et polluée ? 

Les futurs parents explorent les différentes pistes : ils peuvent aisément vendre leur petit logement ; mais pour aller où ? Une pièce de plus, dans Paris n’est pas à leur portée. Agrandir leur espace vital signifie inévitablement élargir la distance qui va les séparer de leurs jobs respectifs. La superficie qu’ils vont gagner, ils vont la payer au prix fort : en temps de transport !

Alors que le ventre de Laurène s’arrondit, les futurs jeunes parents échafaudent des plans. Quitte à mettre un terme au rêve parisien, autant s’éloigner pour de bon. Pourquoi pas le sud de la France, le pays du soleil, de la lavande, des cigales et des oliviers… ? Sans vraiment y croire, ils pianotent sur le web et constatent qu’une maison de 150 m2 avec piscine et entourée de pinède leur coûterait moins cher qu’un appartement de 60 m2 dans Paris.

De la mobilité géographique…

En quelques semaines, leur décision est prise, et leur projet est mis en mouvement. Ils sollicitent un prêt-relai et craquent pour une jolie villa dans la région de Draguignan. Ils mettent leur petit appartement en vente, et trouvent preneurs en quelques heures. Ils négocient une rupture conventionnelle avec leurs employeurs respectifs. À la mi-mars 2020, ils traversent la France pour rejoindre leur petit paradis provençal. Leur voyage nocturne prend un air d’exode, alors que leur nouveau-né vient tout juste d’ouvrir ses yeux sur un monde qui commence son combat contre un virus inconnu.

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À la mobilité professionnelle

Reste à régler un détail de poids : fuir Paris, emménager dans une vaste maison avec piscine, offrir à son enfant un cadre de vie sain et serein… Tout cela est merveilleux, mais de quoi vont-ils vivre ?

S’ils ne sont pas totalement démunis, car leurs ruptures conventionnelles leur ont ouvert quelques droits à Pôle Emploi, il y a bien un moment où il va falloir penser à gagner sa vie ! Or, la ville de Draguignan n’est pas connue pour être un bassin d’emploi au dynamisme exceptionnel, et les postes dans leurs métiers ne courent pas les rues.

En bons millénials, Jérémy et Laurène n’hésitent pas à rebattre les cartes de leurs carrières et à redéfinir leurs priorités. Ils vont mettre leurs compétences professionnelles au service d’une seule cause : leur bien-être familial, qui passe par une flexibilité du temps de travail.

Se mettre à leur compte s’impose alors comme une évidence absolue. Oui mais pour faire quoi ? Ce n’est pas l’angoisse qui les submerge, mais un immense champ des possibles qui s’ouvre à eux !

Vive le statut de « parentrepreneurs » !

Jérèmy et Laurène optent donc chacun pour un statut d’auto-entrepreneur, qu’ils vont pouvoir conjuguer avec leur ARE ( allocation de retour à l’emploi ).

Laurène décide de rester dans sa voie ; l’UX Design, tandis que Jérémy met ses talents d’informaticien au service d’un besoin local vite détecté : une appli de conciergerie ayant vocation à gérer les locations saisonnières de villas et bateaux.

En quelques clics, ils obtiennent leur nouveau statut professionnel sur Accueil – Autoentrepreneur.urssaf.fr. Quelques appels à son réseau suffisent à Laurène pour obtenir ses premières missions. Et après quelques nuits blanches, Jérémy a développé son concept.

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Pour quel résultat ?

Un an après avoir sauté le pas, le jeune couple jongle entre les biberons, les couches, les devis et les réunions en visio. Tout n’est pas rose dans leur nouvelle vie, mais ils ont le sentiment de s’être rendus maîtres de leur destin et cela n’a pas de prix ! La reconversion professionnelle s’est avérée n’être qu’un maillon de la chaine dans leur quête de plus de sens et de bien-être. Souhaitons que leur audace soit la clé du bonheur qu’ils recherchent et qu’ils méritent !


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Marine
Marine

Passionnée par l'entreprenariat depuis plus de 10 ans, je suis à la tête d'une société française visant à favoriser la communication des entreprises. Également attiré par la finance, je partage mes conseils et expériences au travers mes articles de blog.

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