Témoignage : Faire une alternance à 35 ans, et alors ?

Témoignage : Faire une alternance à 35 ans, et alors ?
Témoignage : Faire une alternance à 35 ans, et alors ?

Témoignage : Faire une alternance à 35 ans, et alors ?

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Le sens commun dresse une barrière souvent radicale entre les « étudiants » : ceux qui sont jeunes et qui apprennent un métier ; et les « actifs » ; qui sont un peu moins jeunes, et qui l’exercent… Comme si seuls les jeunes avaient soif d’apprendre, et que seuls l’âge ou les diplômes légitimeraient une installation dans la vie active !

Pourtant – et fort heureusement – les frontières ne sont pas si nettes entre ces deux mondes. Il existe aussi des jeunes qui ont envie de se lancer au plus vite, et des actifs qui désirent se former encore et toujours ; et à tout âge.

Pour répondre à ces aspirations, il existe la formation continue, et l’alternance, ce système éducatif qui permet tout à la fois d’apprendre un métier, et de l’exercer.

Comme en témoigne l’histoire de Lionel que nous allons vous raconter, la formation continue et l’alternance peuvent être des réponses appropriées à un parcours de reconversion professionnelle ; quel que soit votre âge, et quel que soit votre niveau de qualification.


Acte 1 : un parcours scolaire chaotique qui ; grâce à la formation professionnelle, se solde par un diplôme de développeur informaticien

De son propre aveu, Lionel n’a pas franchement brillé durant ses années de collège et lycée. L’adolescence est toujours un passage compliqué. La sienne se corse encore un peu avec le divorce de ses parents. Il arrive tant bien que mal au Bac, l’obtient, mais décide d’arrêter là, ses études. Il est alors âgé de 19 ans et n’a aucun projet particulier… Il veut juste entrer dans la vie active !

Il travaille quelques mois dans la grande distribution. Se lève à l’aube pour mettre des produits en rayon, mais se lasse vite et ressent des envies d’ailleurs. L’un de ses cousins s’est fait embaucher en tant que serveur dans une pizzéria à Pau. Il parait que la misère est moins dure au soleil – et en famille – Il part donc le rejoindre ; avec une vieille voiture qu’on lui a donnée, et, en poche, ses minces économies, une vague promesse d’embauche dans la même pizzeria que son cousin et une offre de colocation de la part de ce dernier.

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Arrivé sur place, il est affecté à la plonge. Il est un peu déçu, mais fait ce qu’on attend de lui, tout en réalisant que dépourvu de diplôme, il lui sera difficile de trouver autre chose que ces petits boulots aussi peu rémunérés que valorisés.

Au bout de quelques mois, fort de ce déclic – et d’une petite appétence pour l’informatique héritée de son père – il décide de reprendre ses études. Il quitte la pizzéria, et se renseigne sur les dispositifs locaux de formation professionnelle.

Il est orienté vers l’AFPA 64, qui propose des formations aux adultes, dont le financement est assuré par le Conseil départemental Pyrénées Atlantiques ; et qui, de plus, rémunère (certes, modestement) les stagiaires.

Lionel opte pour un module qui lui permettrait, en 6 mois d’acquérir une formation de développeur informatique, sanctionnée par une certification professionnelle équivalente à un Bac + 2 (BTS). Il tente sa chance : remplit le dossier, s’achète « L’informatique pour les nuls ! », potasse et passe les tests… Bingo, il est éligible !

Il entreprend sa formation avec passion, tout en vivant chichement des 300 euros mensuels qui lui sont versés par l’AFPA et le Conseil départemental. Heureusement, il se contente de peu… Six mois plus tard, diplôme en poche, et gonflé à bloc, il remonte à Paris et signe son premier CDI en tant que développeur informatique.

Acte 2 : de nouvelles compétences techniques et l’acquisition d’un savoir-faire en management grâce à l’alternance

La carrière de Lionel est lancée. Durant la décennie qui suit, il enchaine les postes tout en continuant à s’autoformer, jusqu’à décrocher un poste de chef de projet chez Deezer, un major de la distribution de musique en ligne. 

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Au bout de deux ans, il ambitionne de passer à un échelon supérieur, celui de manager d’équipe. Mais chez Deezer, les opportunités sont rares et la concurrence aiguisée. Il prend alors conscience que s’il veut continuer à évoluer, il doit de nouveau se former.

Il prend alors une décision radicale… Il se renseigne sur ses droits au chômage, puis ; négocie avec son employeur une rupture conventionnelle. Puis il s’inscrit à Pôle Emploi et demande simultanément à son conseiller quelles sont les possibilités de formations qui s’offrent à lui. Il est détenteur d’une cagnotte CPF en évitant les arnaques, mais son conseiller lui recommande de conserver ses droits, et l’oriente vers un dispositif d’apprentissage en alternance. Il est alors âgé de 32 ans. L’idée de devenir alternant à son âge et avec son background le fait sourire, mais après tout, pourquoi pas ?

L’organisme de formation qu’il a retenu lui propose de faire d’une pierre deux coups ; c’est-à-dire de conjuguer, durant la même session qui durera une année, deux modules distincts : l’un, purement technique, consacré à un code informatique (Node JS) qui lui ouvrira de nombreuses nouvelles portes ; et l’autre consacré au « lead development », qui lui enseignera les techniques de management.

En parallèle, Lionel doit trouver l’entreprise qui l’accueillera à temps partiel. Il pèse rapidement le pour et le contre… Inscrit à Pôle Emploi, il touche une indemnité de retour à l’emploi (ARE) de 2000 €. L’entreprise qui l’accueillera le rémunérera environ 1200 €, compte tenu de son âge. Pôle Emploi lui versera un complément de 800 € afin qu’il touche l’intégralité de son indemnisation pendant toute la durée de ses droits. Qui seront prolongés de 6 mois grâce à ses heures travaillées !

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Tout plaide en la faveur de cette formule, qui lui garantit une double formation, pas de perte de salaire, un pied dans une nouvelle entreprise et la possibilité d’éprouver, sur le terrain, ses deux nouvelles qualifications. Il n’a plus qu’à s’atteler à la rédaction de son CV, à revoir ses techniques d’entretiens professionnels, et à se mettre en quête d’une entreprise d’accueil.

Mais, décidément, toutes les planètes semblent bien alignées pour Lionel : il a l’heureuse surprise de se voir proposer un poste d’alternant ; au sein même de l’organisme de formation, que son profil intéresse !

Sa nouvelle vie d’étudiant en alternance débutera dans les jours qui viennent, avec une formation en e-learning et une mission professionnelle en télétravail. Si ça matche entre son employeur et lui, ils envisageront un CDI. Il ne pouvait pas rêver mieux…


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Marine
Marine

Passionnée par l'entreprenariat depuis plus de 10 ans, je suis à la tête d'une société française visant à favoriser la communication des entreprises. Également attiré par la finance, je partage mes conseils et expériences au travers mes articles de blog.

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