Les archives de l'Historial de la Grande Guerre de Péronne
L'Historial de la Grande Guerre a sélectionné ces documents dans son fonds d'archives.

Bomb them with war bonds. Anonyme, affiche, éditée par le National War Savings Committee, imprimerie Hill, Siffken and Co, 1916. Affiche d'emprunt britannique n°71. De nombreuses affiches appelant les civils à participer aux emprunts nationaux pour financer la guerre sont placardées dans les villes et villages tout au long de la guerre.
Pour que vos enfants en connaissent plus les horreurs de la guerre, souscrivez à l'emprunt national. Société générale. Georges Redon, affiche, imprimerie Devambez, Paris, 1917. Affiche d'emprunt (3ème) représentant l'intimité de ceux qui sont restés à l'arrière dans la pensée de l'absent. La poupée alsacienne rappelle le symbole de la province perdue à reconquérir.
Women of Britain say "Go". E. Kealey, affiche de recrutement britannique éditée par le Parliamentary Recruiting Committee, 1915. En 1914, la conscription n'existe pas au Royaume-Uni et, dès le mois d'août, Lord Kitchener, ministre de la guerre, lance un appel aux volontaires par le biais d'une vaste campagne d'affiches. Le 24 janvier 1916, le service militaire devient obligatoire pour tous les hommes célibataires de 18 à 41 ans. La représentation de la femme et du foyer témoigne ici de l'engagement de la société en guerre.
Kanin-Felle abliefern! an Händler und Zuchtvereine, Das Heer braucht sie! Julius Gipkens, affiche, Kriegs-Fell, Leipzig, imprimerie Hollerbaum&Schmidt, Berlin, 1917. Cette affiche incite les propriétaires de lapins domestiques à vendre leurs peaux de bêtes aux commerçants ou éleveurs afin de les faire parvenir à l'Armée qui en a besoin (manteaux, gants pour pilotes et chauffeurs d'automobiles...).
Thiepval, Henri Gray. Affiche éditée par la Compagnie de Chemin de Fer du Nord, imprimée par Cornille et Serre, Paris. Le village de Thiepval a été un des principaux enjeux le 1er juillet 1916 dans le cadre de la bataille de la Somme. Dès les années 20, les guides touristiques et les affiches incitent au pèlerinage sur les champs de bataille; une nouvelle forme de tourisme fait son apparition : le tourisme d'après-guerre.
No man's land. Plus jamais ça! Affiche du film allemand (Niemansland, 1931) de Victor Trivas sorti en France en 1932. En raison de son pacifisme affiché, le film connut un sort douloureux. Ainsi, deux ans après sa présentation, les Nazis l’interdirent et détruisirent la plupart des copies.
Pathé-Journal présente les vues officielles de la guerre et les actualités du monde entier. Anonyme, affiche, atelier Faria, Paris, 1915. Deux opérateurs de la Section Cinématographique de l'Armée (S.C.A.), créée en 1915 en même temps que la Section Photographique de l'Armée. Cette section regroupait plusieurs opérateurs mobilisés appartenant aux quatre grandes maisons d'édition de l'époque : Pathé, Gaumont, Éclair et Éclipse. Jusqu'en 1916, les opérateurs qui devaient respecter les consignes d'un officier d'état-major, ne pouvaient accéder aux premières lignes du front. De ce fait, les reconstitutions s'imposaient.
Lectures pour tous. Revue hebdomadaire illustrée du 15 octobre 1918. La presse illustrée contribue à développer le culte des héros. Foch, après avoir été nommé avec l'appui de Clemenceau et de lord Milner, ministre britannique de la guerre, généralissime des troupes alliées à la conférence franco-anglaise de Doullens en mars 1918, a été nommé maréchal en août 1918.
L'anti-cafard. Gazette de guerre du 355ème d'infanterie, décembre 1916. Journal de tranchée. Dans le courant de la guerre, de nombreux régiments éditent leur propre journal grâce à la participation de dessinateurs et d'auteurs ayant à cœur de relever le moral de leur camarade.
L'Humanité. Jaurès assassiné. Journal du 1er août 1914. Ce quotidien, fondé par Jean Jaurès en 1904, consacre entièrement sa Une à cet apôtre de la paix, dont la mort favorise l'entrée en guerre de la France.
Excelsior. Journal illustré quotidien du 27 août 1916. Ce journal traite de l'actualité de la guerre à partir de photographies officielles ou prises par de soldats. Ces vues illustrent la bataille de la Somme, côté français, pour le front Péronne-Roye.
Die Somme-Wacht. Journal officiel de la 1ère armée allemande, dirigé par le Rittmeister Schmidt du 8 février 1917. Communiqué officiel du Kaiser ; texte sur le deuxième anniversaire des lacs de Masurie ; communiqués officiels et nouvelles de guerre; annonce de ka rupture diplomatique avec les Etats-Unis et texte sur Varsovie.
Quatrième de couverture du journal La Mode du 14 mars 1915. On incite les femmes françaises à tricoter des accessoires de vêtements afin de les envoyer sur le front pour les soldats qui souffrent du froid dans les tranchées. Les ouvroirs se sont multipliés dès le début de la guerre dans tous les pays belligérants afin de compléter l'équipement personnel du combattant.
Rosalie. Chanson-marche du célèbre chansonnier Théodore Botrel, illustrée par Job. Supplément du Petit Journal (sans date). Les soldats français surnommaient la baïonnette Rosalie, qui, dans cette chanson, devient une figure féminine que le soldat doit conquérir. « Rosalie, c'est ton histoire ; Que nous chantons à ta gloire; Verse à boire ! Tout en vidant nos bidons; Buvons donc ! »
Guides illustrés Michelin des champs de bataille (1914-1918). Les batailles de Picardie. Edité par Michelin & Cie, Clermont-Ferrand, 1920. Guide touristique comportant de nombreuses cartes et photographies. Il existe un guide Michelin pour les grandes zones de combat du front occidental.
Aux cultivatrices, femmes de mobilisés. Diplôme d'honneur décerné à Madame Aimable QUENTIN par la Société d'Agriculture de la Mayenne. 11/11/1918. Les hommes en âge de travailler étant tous mobilisés pour la guerre, les femmes ont dû les remplacer pour les travaux agricoles, comme le symbolise l'image du soldat dans la partie supérieure. Cette cultivatrice est représentée avec un attelage de deux chevaux alors que l'armée avait réquisitionné la plupart des bêtes de trait. A noter, la silhouette du jeune garçon qui participe au travail.
Billet de nécessité émis par la chambre de commerce d'Amiens en 1922. Le manque de monnaie oblige les municipalités et les chambres de commerce a émettre des billets de substitution qui perdureront au-delà de l'armistice.
Carnet de sucre pour un habitant du département de la Somme pour la période d'avril 1918 à février 1919. La pénurie alimentaire se développe rapidement dès le début de la guerre. Dès 1915, on prévoit de rationner le pain. En 1916 la pénurie est telle que le marché noir se développe et en 1917, la population est répartie en 6 catégories pour la mise en place de tickets de rationnements: enfants, adultes, jeunes, travailleurs, cultivateurs, vieillards.
Carte de correspondance adressée par le sergent Grandchamp à son épouse. Ce type de carte distribuée par l'armée permettait d'informer rapidement et gratuitement sa famille et surtout de la rassurer. Cette carte fait partie d'un ensemble de 243 cartes similaires envoyées de 1916 à 1918.
Enveloppe ayant contenu un courrier adressé à un prisonnier de guerre français interné au camp de Merseburg, visée par la censure française et distribuée par la Croix-Rouge française. 550 000 soldats français furent faits prisonniers durant le conflit et internés dans 320 camps allemands.
Noël 1914. A. Lasner-Paris, carte postale montrant le Père-Noël arrivant à dos de mulet avec un drapeau qui porte l'inscription « De la part de... » laissant la place à l'expéditeur de marquer son nom. Des soldats français qui émergent d'une tranchée enneigée, saluent son arrivée et le symbole de victoire qu'il transporte.
Zeppeline über London. Carte postale illustrée représentant un raid de zeppelins au-dessus de Londres. Le premier bombardement de la capitale britannique eut lieu le 13 juin 1917. Paris fut bombardée dès août et septembre 1914 par l'aviation allemande.
Des canons ! Des munitions ! Xavier Sager, carte postale n° 49 de la série « Mobilisation féminine ». Cet illustrateur a réalisé toutes sortes de productions où la femme est représentée dans un esprit grivois. Destinées aux soldats, ces cartes postales illustrent la foi en la victoire par l'intermédiaire de l'effort féminin.
Bouchavesnes (Somme). L'église provisoire. R. Lelong-Amiens, édition Vve Prache-Bouchavesnes. Cette carte postale montre l'église de Bouchavesnes telle qu'elle a été reconstruite dans l'immédiat après-guerre. La Nissen (du nom de son concepteur britannique) dite encore Demi-lune ou Métro était une construction très rapide à édifier : un sous-bassement en briques, une ossature en arceaux métalliques ou en bois et un toit en tôle ondulée. De nombreuses habitations furent crées sur ce modèle pour les habitants qui revenaient sur la zone rouge après-guerre.
Photographie montrant un soldat écossais, en kilt, équipé d'une sangle « Webb » destinée à alléger le poids du sac, 22 avril 1916, Press Bureau. Pendant la bataille de la Somme, les allemands dénommaient ces soldats « les filles du diable ».
Région de Loos (Pas-de-Calais). Tranchée de poste d'écoute, 26/11/1915. Photographie montrant deux soldats français dans une tranchée. Les tranchées françaises étaient profondes d'environ 2 mètres (parfois moins), renforcées par des sacs de sables et protégées par un réseau de fils barbelés.
Un coin de la sucrerie de Dompierre (Somme). Photographie montrant l'usine détruite en novembre 1916. La bataille de la Somme (1er juillet-20 novembre 1916) est principalement menée par les Britanniques et leurs alliés. Ils ne parviendront pas à briser la défense allemande mais reprendront une cinquantaine de villages au prix de terribles pertes. Toutes armées confondues, un million d'hommes sont tombés sur la Somme.
Verdun, 1916. Photographie. Georges Duhamel et son équipe médicale auprès d'un blessé qu'il vient d'opérer. Chirurgien volontaire aux Armées dès 1914, il relatera son expérience douloureuse et traumatisante dans deux recueils de nouvelles : Vie des Martyrs et Civilisation (Prix Goncourt 1918).
Photographie montrant le portrait en pied d'un soldat français médaillé, sans cheveux, le visage déformé (Gueule cassée) et les mains atrophiées. Ces mutilés de la face ont pu bénéficier d'une aide tant sur le plan médical que pour leur réinsertion grâce à l'Union des Blessés de la Face et de la Tête, fondée par le Colonel Picot en 1921.
M. Souillard, photographe à Péronne (Somme). Photographie montrant une cérémonie à la chapelle de Rancourt (à 9 kms au nord de Péronne) en présence du préfet. La nécropole française de Rancourt s’étend sur 28 hectares et compte 8566 sépultures. La chapelle qui jouxte la nécropole française fut édifiée en 1920 par un comité commémoratif, à la mémoire du lieutenant Jean du Bos et de ses camarades tués au combat le 25 septembre 1916. C’est le Souvenir français qui, depuis 1937, se charge de la gestion du bâtiment et l’animation du mémorial.
Photographie. Georges Duhamel jouant de la flûte traversière, 1944. En 1914, il devint chirurgien volontaire aux armées. Commandant d'ambulances chirurgicales, il allait nourrir de cette douloureuse et traumatisante expérience deux recueils de nouvelles :
Vie des Martyrs et Civilisation (Prix Goncourt 1918). Apprendre à jouer de la flûte fut pour lui une possibilité d'évasion quotidienne indispensable face à sa confrontation permanente de la mort et de la souffrance.Le vaguemestre. Pierre Georges Jeanniot, 1915. Lithographie. L'arrivée du courrier dans les tranchées était un moment très attendu ; la correspondance est le seul lien que le soldat pouvait avoir avec sa famille. Chaque soldat envoyant en principe une lettre à ses proches, espérait recevoir en retour une carte ou un colis de sa famille.
La voie sacrée. Batterie du 112ème prenant position pour l'offensive. Léon Broquet. Eau-forte extraite de la série « La voie sacrée » (Verdun). Durant toute la guerre, les chevaux sont utilisés pour l'artillerie.
Entonnoir à Faÿ (Somme). Maurice Le Poitevin, fusain, Juillet 1916. La guerre des mines commencent dès 1915 : on creuse un tunnel sous les lignes ennemies pour y déposer des explosifs avant l'attaque. L'assaut peut y être ensuite donné.
La toilette du poilu. Repos après la Somme 1916. Maurice Le Poitevin. Dessin au fusain représentant un soldat français de dos en train de faire sa toilette en se regardant dans un petit miroir accroché à un arbre à l'arrière du front.
Somme Septembre 1916 Tank. Louis Étienne Dauphin. Dessin au fusain et à la gouache avec rehauts de craie représentant un char d'assaut britannique évoluant sur le no man's land. Ces tanks furent utilisés pour la première fois en septembre 1916 pendant la bataille de la Somme. Les premiers tanks allemands, eux, feront leur apparition en 1917.
La charge moderne Champagne Septembre 1915 Tahure. Maurice Le Poitevin. Dessin au fusain et aquarelle représentant quatre soldats français montant à l'attaque équipés d'un masque à gaz. Les premiers masques de protection contre les gaz étaient de simples tampons, ensuite complétés de lunettes.
Der Krieg. Le soir dans la plaine de Wijtschaete (Novembre 1917). Otto Dix. Eau-forte. La série des cinquante eaux-fortes d’ Otto Dix (Der Krieg, 1924) présentée dans la salle centrale de l'Historial de la Grande Guerre, constitue un témoignage unique sur l’horreur et l’absurdité de la guerre. L’Historial de la Grande Guerre est la seule collection publique de France à conserver cette série rarissime.
Der Krieg. Lens est bombardée. Otto Dix, eau-forte, 1924. Cette scène rappelle à quel point les civils ont été les victimes oubliées de la guerre et que les allemands furent surpris de voir les alliés détruire leur propre territoire sans considération pour les populations de la zone occupée.
Bois de Biaches. André Mare, août 1916, aquarelle gouachée. L'artiste exposa avec le groupe des cubistes, au Salon d'Automne de 1912. Mobilisé en 1914 et affecté à la Section de camouflage, il mentionna dans ses carnets intimes aussi bien ses travaux de camouflages que des croquis. Et celui ayant servi d'esquisse pour cette étude est intitulé « Soldat nègre mort. Bois de Biaches, 12 août 1916 » dans le cadre de la bataille de la Somme (près de Péronne). À partir de 1920, il eut une activité de décorateur très importante, créant le style « arts décoratifs 1925 ».
L'alerte. Gaston Balande. Eau-forte représentant la marche nocturne d'un convoi militaire dans un paysage enneigé. Les collections de l’Historial de la Grande Guerre ont la particularité d’être riches en œuvres d’art, aussi bien celles d’artistes reconnus et attendus, que de jeunes artistes issus des Beaux-arts et combattant dans les tranchées. C’est ce vécu intime que l’artiste soldat veut partager, qui devient un « objet » historique à part entière, riche de renseignements sur la micro histoire aussi bien que sur la macro histoire.
21 mai 1915. R. Lespagne. Aquarelle gouachée montrant une galerie souterraine servant de lieu de repos à un petit groupe de soldats français. Ce dessin laisse bien imaginer les conditions de vie dans les tranchées près du front. Les uniformes sont ceux de la période de transition.
Une tranchée devant Liévin (Nord). R. Lespagne. Janvier 1915. Aquarelle gouachée montrant une tranchée couverte de givre, avec deux abris chauffés (cheminée) et dont l'entrée est protégée par une toile. Les conditions de vie dans les tranchées étaient très dures l'hiver : les soldats subissaient le froid, la boue, la pluie, les rats, les poux, le manque de nourriture, l'isolement.
Les Cigognes. Imprimerie Devambez-Paris, 1918. Lithographie représentant six des principaux aviateurs de l'Escadrille des Cigognes avec leur signature. Réalisée à la demande du commandant de l'escadrille, le Capitaine Brocard. Sur la fresque, sont représentés en suivant la cigogne : Brocard, Guynemer, Dorme, Heurtaux, Deullin, La Tour et la mascotte « Parasol ».