Exposition "Vive le Pinard ! Produire et boire du vin pendant la Grande Guerre"

L'Historial du paysan soldat, à Fleuriel (03), propose du 14 avril au 14 octobre 2017 une exposition consacrée à la consommation de vin pendant la Première Guerre mondiale. Une approche socio-culturelle de la guerre pour mieux appréhender le quotidien des soldats et la participation du monde rural à l'effort de guerre.
La chanson « Vive le pinard ! », très populaire sur le front pendant la Grande Guerre, donne aujourd’hui son nom à l’exposition présentée à l’Historial du paysan soldat. Derrière ce titre léger se cache cependant une réalité complexe dévoilée récemment par les chercheurs, dont Stéphane Le Bras, conseiller scientifique de l’exposition (maître de conférences, histoire, UCA).
Sur les chemins de France et de Navarre
Le soldat chante en portant son barda
Une chanson aux paroles bizarres
Dont le refrain est « Vive le pinard »
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, le vin fait déjà partie du quotidien des Français et pèse un certain poids dans l’économie du pays. Le conflit va cependant bouleverser les choses puisque les hommes, principaux consommateurs de vin, se retrouvent concentrés dans les zones de conflit situés dans le Nord et l’Est de la France. Naturellement, les soldats reproduisent leurs habitudes sur le front ce qui entraîne une hausse soudaine de la demande. Pour répondre à cette demande, et parce qu’il est considéré que le vin est une boisson hygiénique, l’armée octroie aux soldats une ration quotidienne de 25 centilitres qui augmente progressivement au cours de la guerre pour atteindre jusqu’à un litre par jour et par homme en 1918.
Cette ration officielle, qu’il faut acheminer des producteurs ou négociants jusqu’aux cantonnements, semble cependant insuffisante à de nombreux soldats qui cherchent à se procurer du vin par d’autres moyens. Si au début de la guerre ils peuvent compter sur la générosité des civils, un vaste marché se développe et attire les profiteurs de guerre. Afin de contrer les marchands qui pratiquent des prix exorbitants pour un vin souvent de piètre qualité, l’armée met en place son propre réseau de vente en créant les camions-bazars et les coopératives militaires. Elle exerce tout de même un contrôle en mettant en place un certain nombre de mesures, sans jamais remettre en cause la ration journalière. Cependant, parfois, la consommation de vin conduit les soldats à l’ivresse et, à la fin de la guerre, se pose la question de savoir si les soldats ont changé leurs habitudes de consommation, voire sont tombés dans l’alcoolisme. S’il est vrai que certains hommes démobilisés vont accroître leur consommation de vin à leur retour, pour tenter d’échapper au traumatisme de la guerre ou faire face aux difficultés de leur réinsertion dans la vie civile, il serait toutefois inexact d’en faire une généralité.
Informations pratiques
Du 14 avril au 14 octobre 2017
Historial du paysan soldat
1 route du Vallon
03140 Fleuriel
Téléphone : 04.70.90.22.45 / Mail : accueil.historialfleuriel@orange.fr
www.historialpaysansoldat.fr