La Champagne-Ardenne dans les photographies de John Foley
Le photographe John Foley et Anne Roze ont parcouru depuis plus de 15 ans le front ouest de la Grande Guerre. Au-delà des mémoriaux et des cimetières, ils ont découvert les cicatrices encore visibles dans la terre et le paysage. Au fil des années, ces vestiges souvent délaissés sont sortis de leur oubli grâce au travail des territoires et des associations. Ces traces poignantes témoignent des conditions extrêmes du quotidien des milliers de jeunes gens venus de tous les continents et nous incitent à réfléchir à cet événement majeur de l'Histoire.
J. Foley et A. Roze sont les auteurs de plusieurs livres sur la Grande Guerre ( Les Lieux de la Grande Guerre, RMN 1997, Les Champs de la Mémoire, Le Chêne 1998, L'Artois et La Somme 2006 et 2007). Ils sont les membres fondateurs de l'association « Les Champs de la Mémoire ».
N.B. Certaines photographies sont suivies de la date à laquelle elles ont été prises, certains lieux ayant pu depuis subir des modifications.

Les grands cimetières de Champagne. Ce sont ceux des grandes offensives de 1915, de mai et de septembre,qui provoquèrent d'énormes pertes. Pour exemple, à Beauséjour, 40 000 hommes tombèrent pour faire reculer le front de 2 km.
Les grands cimetières de Champagne. Ce sont ceux des grandes offensives de 1915, de mai et de septembre, qui provoquèrent d'énormes pertes. Pour exemple, à Beauséjour, 40 000 hommes tombèrent pour faire reculer le front de 2 km.
Les ruines de l'ancien village de Perthes-les-Hurlus (1998). Un certain nombre de villages ont été éliminés de la carte par les obus et sont situés dans la "zone rouge". Ici, les ruines de l'église, et des tombes de l'ancien cimetière datant d'avant 1914.
Argonne. Abri du Kronprinz. Près de Varennes-en-Argonne, en arrière des lignes à contre-pente, le PC du Kronprinz Ruprech de Bavière, composé de plusieurs blockhaus camouflés dans les sous-bois, qui étaient remarquablement aménagés. On y trouva même un piano.
Le Mémorial de Dormans et la silhouette de la Tour Lanterne, 1998. Le Mémorial des deux batailles de la Marne, de 1914 et de 1918, fut construit à l'initiative privée des catholiques de France, puis cédé en 1999 à la commune de Dormans.
Une tranchée reconstituée à la Main de Massiges , 2011. Entre Champagne et Argonne, les Allemands en septembre 1914 s'étaient repliés sur une hauteur en forme de main dominant le village de Massiges. Lors de la grande offensive de 1915, l'infanterie coloniale réussit à se hisser sur l'un des promontoires, mais le reste des troupes fut décimé par les mitrailleuses et les gaz aspyxiants. Les combats s'y poursuivront jusqu'à la fin de la guerre.
La nécropole de la Ferme de Wacques, 2011. Cet étonnant cimetière entourant un calvaire de pierre se trouve à proximité de Souain-Perthes-les-Hurlus. A cet endroit lors de l'offensive de septembre 15, 1133 soldats de la 28è brigade furent tués et 1362 blessés, en 4 jours. Le monument fut érigé sous l'impulsion de l'aumônier et de survivants venus à la fin de la guerre relever les restes de leurs camarades.
Les ruines de l'ancien village de Perthes-les-Hurlus. [1998]. Un certain nombre de villages ont été éliminés de la carte par les obus et sont situés dans la "zone rouge". Ici, les ruines de l'église, et des tombes de l'ancien cimetière datant d'avant 1914.
Le Camp de la vallée Moreau près de Vienne-le-Château, 2011. Ce camp allemand de 3è ligne servait de base arrière pour les soldats avant leur départ pour monter en 1ère ligne. Il était installé dans un ravin de la forêt d'Argonne, sur une pente parallèle au front qui mettait les soldats à l'abri des obus français.
Le Camp de la vallée Moreau près de Vienne-le-Château, 2011. Les soldats y dormaient dans des abris à même la pente, sous des toits de tôle.
Le Camp de la vallée Moreau près de Vienne-le-Château, 2011. Depuis 1997, un Comité franco-allemand de bénévoles a travaillé à sa restauration.